Arts contemplatifs - Formation - Kado-Ikebana

Les coulisses de vos ateliers de Kadō / Ikebana

Aujourd’hui, je voudrais vous partager le avant-après de vos sessions d’ikebana ou de pratique de Kadō. Je vous emmène — en 3 minutes de lecture — dans les collines, au marché aux fleurs, dans ma réserve. 

De la préparation au rangement final, chaque étape sont occasions de cultiver l’essence du Dào (la Voie) des Fleurs, questionner où sont les “Ciel, Terre, Humanité”, “Observer et se mettre au service de la situation”. Autant de dōjō (lieu où pratiquer la voie) où je m’exerce à incarner au quotidien ce que j’enseigne.

 

Première étape : la pépinière… au bureau

La cheffe, c’est la nature, donc mon calendrier dépend des saisons et des floraisons ! Qu’il me faut toutefois croiser avec la succession de festivités, de demandes d’enseignements, conférences, créations et disponibilités. 

 

Quand ça s’aligne : bêchage et repiquage… au clavier

Plusieurs semaines en amont, il y a tout ce qui concerne la réservation du lieu, les fondations du projet, l’élaboration d’un plan de communication pour annoncer l’événement.
Parfois il y a aussi l’impression et la distribution de flyers et d’affichettes.

S’en suit en toute logique : la gestion des inscriptions, renseigner les nouveaux participants, répondre aux questions…

 

Deux semaines avant : mise en bac du déroulé de la session

Formatrice et enseignante de profession, j’élabore un scénario d’apprentissage par session en fonction d’un cursus d’évolution au long de l’année. Je construis des déroulés individualisés. Je tiens compte des niveaux, des personnalités, du contexte et de l’objectif de chacun…

De-là, je mets en page et imprime les fiches techniques et éventuellement les extraits de textes que je vous remets le jour J.

 

48 heures avant : les caisses à outils

Deux jours avant, je rassemble le matériel nécessaire dans des boîtes de transport.
(Voir article sur la mallette du kadōka — à venir)

 

Pour vous permettre d’entrer dans une expérience authentique dès votre premier atelier, j’ai fait le choix d’investir dans du matériel traditionnel importé du Japon. Il s’agit essentiellement des pique-fleurs (kenzans), des sécateurs (hanabamis), de tissus (furoshikis) ainsi que quelques vases de classe.

C’est très engageant en termes d’entretien pour moi, mais la qualité de ces outils apporte un réel atout initiatique pour vous. Cela se voit dans vos arrangements, votre gestuelle ; et c’est toute l’atmosphère du dōjō en bénéficie.

Pour les vases, je vous en dirai plus dans l’article à venir dans ce blog. Sachez qu’un stage de fabrication de son propre vase — moribana est en cours d’élaboration avec Corinne Martinez de Arther pour l’année 2025-2026.

 

La boutique : préparation des livraisons

Certains d’entre-vous tirent profit de ces ateliers pour passer commande de fleurs coupées en plus pour pratiquer chez eux. D’autres souhaitent acquérir du matériel d’art floral professionnel ou importé d’Asie. C’est alors le moment de préparer votre facture et d’emballer votre livraison.

>>> Lien vers la page de la Boutique

 

L’avant-veille de l’atelier : ça se précise, ça s’accélère

C’est le moment de clôturer les inscriptions et de faire le récapitulatif final !

Je boucle mes caisses de matériel. Ultime validation avec les fournisseurs pour les commandes de fleurs. Je commence à glaner une partie des végétaux. Je prépare mes bacs d’eau et ma voiture pour le circuit du lendemain.

 

J. -1, 5 heure du matin : les récoltes de végétaux

Je file de bonne heure au marché aux fleurs pour récupérer mes achats ; je rentre aussitôt les préparer et faire les lots. Bien installées dans l’eau, je stocke les fleurs dans une pièce climatisée.

L’après-midi, je glane les branches et feuillages dans les collines et les jardins “partenaires”.
Je les rince, les répartis par types selon les exercices et les maintiens à l’extérieur pour la nuit. (Sauf en cas de gel ou canicule.)

Je prévois toujours un “couvert” de plus en cas de casse, erreur, d’inspiration débordante… ou pour “l’inscription de dernière minute” ! 

Le soir, je commence à charger les caisses de matériel dans mon véhicule. Les végétaux seront chargés le lendemain juste avant de prendre la route.

 

À L’aube du Jour J. : l’installation du kadōjō

Selon la configuration du lieu, il me faut minimum une heure trente d’installation pour transformer une salle en dōjō.

C’est le moment où je ne parle pas beaucoup, où je suis speed et focus sur la mise en place.

Sur vos tables je dispose : un daï (set en dessous des vases), un bol, un torchon de coton à l’ancienne, un sac papier pour le compost, une bouteille avec de l’eau et un seau pour vos végétaux. Puis j’installe la table pour les vases et les outils supplémentaires, etc.

 

Selon le contexte, j’ajoute un petit autel pour des offrandes shintō ou je prépare l’autel du dōjō ou du temple déjà présent sur place quand c’est le cas.

En entrant, vous apercevez des ikebanas déjà réalisés ? Comptez qu’il m’a fallu 30 à 45 minutes en plus d’anticipation par arrangement, dans le cas où je n’aurais pas pu le faire la veille.

 

Puis, vous voilà !
Et tout est à présent entre vos mains

Le rideau s’ouvre sur cette danse que vous connaissez entre ce que je vous transmets et ce que vous m’apprenez, ce que je mets à votre disposition et ce que vous créez. Le bon sens et les belles raisons pour lesquelles je me suis engagée sur cette voie et à mettre en place ces ateliers deviennent concrets, vivants. 

Les échanges ensembles sont des moments très forts pour moi. C’est la clé de tout ce que je vous décris ici. Je perçois et ressens beaucoup de choses au travers de ce que vous donnez à voir. Ça m’encourage à aller vers plus de simplicité, de douceur et d’humilité.

 

Pour celles et ceux qui n’ont pas encore participé à nos sessions, vous pourrez lire l’article sur le déroulement des ateliers et stages — à venir >>>

 

Rangement et ménage à la japonaise

À la fin de la session, en effet, le nettoyage se fait dans la mesure du possible, en groupe. Cela fait partie des traditions asiatiques de pratique en action et service à la communauté

L’idée est également d’expérimenter le sens de la dissolution en faisant tout disparaître et  laisser le lieu comme si rien ne s’était passé.

 

Quand je rentre chez moi

C’est la re-descente. Je suis dans cette sensation nébuleuse légère. Une sorte de post-partum de celle qui a tout donné. Des étincelles d’émotions et des vagues de gratitude pour ce qui a été partagé me traversent.

 

Enfin, tout décharger et remettre en ordre pour le prochain atelier :

— Les restes de végétaux :

Ceux encore utilisables sont réservés dans un bac pour un éventuel atelier le lendemain ou pour une “bonne action”.
Les végétaux non récupérables sont déposés dans un composteur dédié à cet effet après un petit rituel de remerciement pour avoir offert leur vie pour notre pratique. 

— Kenzans et hanabamis :

Ceux-ci demandent un entretien attentionné. Lavage et brossage doux. Séchage.
Vérifications : redresser le pics, aiguiser et huiler les sécateurs en acier avant de les remettre dans leur housse.

— Lessivage et désinfection :

Vases, bols, seaux, daïs sont nettoyés et mis à sécher.
Les torchons sont lessivés, étendus, repassés.

 

Enfin, chaque chose regagne enfin sa place sur les étagères.

 

Il reste encore une étape : le retour au bureau

Et oui… Il y a encore l’administratif ! Eh ! oui, c’est mon travail, alors il y a la comptabilité, les paiements et encaissements, les déclarations en fin de mois… Ainsi que le service après-vente : répondre à vos questions post-ateliers, vos demandes de rendez-vous personnels, annoncer les prochaines rencontres, récolter vos témoignages, mettre en ligne nos photos. 

 

C’est à ce moment là que j’ai suffisamment d’éléments pour faire le bilan global et le travail d’alchimiste de raffinement intérieur et d’amélioration pour la prochaine fois.

 

Conclusion

Aviez-vous imaginé que notre belle session de pratique de Kadō de 3 heures se trouvait encadrée de tant de préparation et d’investissement ?
Que j’ai la chance et la joie de changer souvent de casquettes pour passer d’un métier à un autre ? J’adore !

Dans certaines écoles d’Ikebana et pour d’autres ateliers spécifiques ou pour les stages en pleine nature, c’est à l’étudiant de récolter ses végétaux lui-même et d’apporter son propre matériel. (Ce qui est une étape d’apprentissage très importante aussi.)
Auquel cas, et selon les frais annexes et le temps d’organisation passé, je module les tarifs de façon à équilibrer l’équation financière pour que chacun s’y retrouve.

 

Avez-vous d’autres questions ? Faites-moi un message : [email protected]